Le Soldat

Auguste Lacaussade

On marche aux sons voilés du tambour. Sur la plaine
Le soleil luit ; l’oiseau vole au bord du chemin.
Oh ! que n’ai-je son aile ! oh ! que la vie est pleine
De tristesse ! Mon cœur se brise dans mon sein.

Au monde je n’aimais que lui, mon camarade,
Que lui seul, et voici qu’on le mène à la mort.
Pour le voir fusiller défile la parade ;
Et c’est nous, pour tirer, nous qu’a choisis le sort.

On arrive : ses yeux contemplent la lumière
De ce soleil de Dieu qui monte dans le ciel…
Mais d’un bandeau voici qu’on couvre sa paupière :
Dieu clément, donnez-lui le repos éternel !

Nous sommes neuf en rang, déjà prêts sous les armes.
Huit balles l’ont blessé ; la mienne, – de douleur
Leurs mains tremblaient, leurs yeux visaient mal sous les larmes, –
La mienne l’a frappé juste au milieu du cœur.

Imité de l’allemand.

Auguste Lacaussade, Études poétiques, 1876

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2 commentaires sur “Le Soldat”

  1. Raphaël

    dit :

    Bonjour, j’aimerais recueillir l’avis de chacun s’il vous plaît que ce poème de guerre, de préférence avant demain…

  2. Jisipu

    dit :

    Quels sont les figures de style de ce texte?
    Mon fils ne les trouve pas.

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