Pendant la tempête

Théophile Gautier

La barque est petite et la mer immense ;
La vague nous jette au ciel en courroux,
Le ciel nous renvoie au flot en démence :
Près du mât rompu prions à genoux !

De nous à la tombe, il n’est qu’une planche.
Peut-être ce soir, dans un lit amer,
Sous un froid linceul fait d’écume blanche,
Irons-nous dormir, veillés par l’éclair !

Fleur du paradis, sainte Notre-Dame,
Si bonne aux marins en péril de mort,
Apaise le vent, fais taire la lame,
Et pousse du doigt notre esquif au port.

Nous te donnerons, si tu nous délivres,
Une belle robe en papier d’argent,
Un cierge à festons pesant quatre livres,
Et, pour ton Jésus, un petit saint Jean.

Théophile Gautier, España

Imprimer ce poème

3 commentaires sur “Pendant la tempête”

  1. Jan More

    dit :

    Merci, et merci. Les mots me donnent beaucoup de plaisir.

  2. Jan

    dit :

    Le poème, un de mes deux préférés!

  3. Un homme

    dit :

    Ça c’est plutôt pas mal

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *