L’orgue

Charles Cros

A André Gill

Sous un roi d’Allemagne, ancien,
Est mort Gottlieb le musicien.
Un l’a cloué sous les planches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.

Il est mort pour avoir aimé
La petite Rose-de-Mai.
Les filles ne sont pas franches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.

Elle s’est mariée, un jour,
Avec un autre, sans amour.
 » Repassez les robes blanches! « 
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.

Quand à l’église ils sont venus,
Gottlieb à l’orgue n’était plus,
Comme les autres dimanches.
Hou ! hou ! hou!
Le vent souffle dans les branches.

Car depuis lors, à minuit noir,
Dans la forêt on peut le voir
A l’époque des pervenches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.

Son orgue a les pins pour tuyaux.
Il fait peur aux petits oiseaux.
orts d’amour ont leurs revanches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.

Gaston Couté, Le coffret de santal

Imprimer ce poème

Un commentaire sur “L’orgue”

  1. Alexis

    dit :

    Quand a été publié ce poème ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *