Chanson

Pierre Corneille

Si je perds bien des maîtresses,
J’en fais encor plus souvent,
Et mes voeux et mes promesses
Ne sont que feintes caresses,
Et mes voeux et mes promesses
Ne sont jamais que du vent.

Quand je vois un beau visage,
Soudain je me fais de feu,
Mais longtemps lui faire hommage,
Ce n’est pas bien mon usage,
Mais longtemps lui faire hommage,
Ce n’est pas bien là mon jeu.

J’entre bien en complaisance
Tant que dure une heure ou deux,
Mais en perdant sa présence
Adieu toute souvenance,
Mais en perdant sa présence
Adieu soudain tous mes feux.

Plus inconstant que la lune
Je ne veux jamais d’arrêt;
La blonde comme la brune
En moins de rien m’importune,
La blonde comme la brune
En moins de rien me déplaît.

Si je feins un peu de braise,
Alors que l’humeur m’en prend,
Qu’on me chasse ou qu’on me baise,
Qu’on soit facile ou mauvaise,
Qu’on me chasse ou qu’on me baise,
Tout m’est fort indifférent.

Mon usage est si commode,
On le trouve si charmant,
Que qui ne suit ma méthode
N’est pas bien homme à la mode,
Que qui ne suit ma méthode
Passe pour un Allemand.

Pierre Corneille

Imprimer ce poème

8 commentaires sur “Chanson”

  1. Celui qui connait les dates

    dit :

    Pour ceux qui se le demandent, le poème est sorti en 1632 😉

  2. une personne

    dit :

    Bonjour, je voulais savoir si quelqu’un connait la date d’écriture du poème.

  3. Bubu

    dit :

    Tellement actuel !

  4. anobyme

    dit :

    J’en veux un resumé.

  5. BERNARD

    dit :

    Pour moi ce poème est un peu triste au début. Après ce ne sont que des belles paroles. On dirait qu’il était en train de faire une déclamation.

  6. Theo

    dit :

    On ne peut pas lui dire de continuer si il est déjà mort soyez un peu logique.

  7. justine

    dit :

    Trop beau, continue comme ça !

  8. Gogo

    dit :

    Exellent

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *