Bacchanale

José-Maria de Heredia

Une brusque clameur épouvante le Gange.
Les tigres ont rompu leurs jougs et, miaulants,
Ils bondissent, et sous leurs bonds et leurs élans
Les Bacchantes en fuite écrasent la vendange.

Et le pampre que l’ongle ou la morsure effrange
Rougit d’un noir raisin les gorges et les flancs
Où près des reins rayés luisent des ventres blancs
De léopards roulés dans la pourpre et la fange.

Sur les corps convulsifs les fauves éblouis,
Avec des grondements que prolonge un long râle,
Flairent un sang plus rouge à travers l’or du hâle ;

Mais le Dieu, s’enivrant à ces jeux inouïs,
Par le thyrse et les cris les exaspère et mêle
Au mâle rugissant la hurlante femelle.

José-Maria de Heredia, Les Trophées

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8 commentaires sur “Bacchanale”

  1. cadien

    dit :

    Un navet… Evidemment, quand on a l’intelligence d’un bulot et la culture d’une huître, on ne peut rien comprendre à cette poésie complexe, ultra travaillée, où chaque sonorité est soupesée, chaque timbre finement sculpté et où la richesse des effets poétiques le dispute à la merveilleuse texture des phrases. Alors, certes, on peut trouver ça trop riche, trop luxuriant, trop parnassien, mais on n’a pas le droit (je parle de droit d’intelligence) de tout jeter en une note brutale, laconique et in fine, parfaitement idiote. La bêtise de mes contemporains ne cessera jamais de me morfondre…

  2. PTIT LION

    dit :

    Il faut dire que la poésie est parfois incompréhensible pour le commun des mortels, ce que je suis, mais à la lecture c’est beau, beau comme l’Univers qui lui aussi est incompréhensible par tous, du moins jusqu’à bientôt !

  3. Lévénès

    dit :

    Ouais, les annales du bac ont produit plus d’un matamore il est vrai..

  4. Exileaddict

    dit :

    Dire de ce poème que c’est un navet…

    Faut-il être inculte pour émettre une telle critique! C’est un parnassien comme Sully Prudhomme. Et les allitérations se trouvent aussi dans les chansons de Nougaro. Si ça ne vous plaît pas, n’en dégoûtez pas les autres.

  5. giacomina

    dit :

    Non pas un navet pour qui lit autre chose que des bandes dessinées. Ils BONDissent et sous leurs BONDs et leurs Z élans. Oui ça s’appelle une allitération et si vous fermez les yeux et que vous n’êtes pas complètement hors de la poésie vous pourriez voir les bonds. Quant à miauler, les tigres sont là apparentés à de gentils chats ce qu’ils ne sont pas mais c’est du second degré, retournez donc à la lecture des journaux ou de vos smartphones.

  6. Leo

    dit :

    Effectivement ce poème est un navet.

  7. André de la Porie

    dit :

    Oui mais assez nul
    ils BONDissent et sous leurs BONDs et leurs Z elans
    c’est pas une allitération c’est une erreur.
    Et le tigre qui miaule !!!
    et les bacchantes en fuite écrasent le ron ron…

    L’or du Rhin si vous voulez mais l’or du hâle sent le fort des halles

  8. Antoine

    dit :

    Très beau poème, pour les intéressés c’est un Sonnet (deux quatrains, deux tercets) avec des vers en alexandrin (12 syllabes)

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