Salut

Stéphane Mallarmé

Rien, cette écume, vierge vers
À ne désigner que la coupe;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l’envers.

Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous l’avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d’hivers;

Une ivresse belle m’engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salut

Solitude, récif, étoile
À n’importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.

Stéphane Mallarmé

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7 commentaires sur “Salut”

  1. Carlos Marques Da Costa

    dit :

    Bah les héritiers de Mallarmé, parent de Flaubert sont plutôt des romanciers. Le Nouveau Roman réalisé après Mallarmé l’idéal Flaubertien du « livre sur rien qui tient par la force de son style » ou presque…

  2. Ait Eldjoudi

    dit :

    Ce poème me rappelle le moment où notre professeur de littérature Yves Micollet nous a fait l’analyse en 2004. J’avais dit que l’on appelle Mallarmé alors qu’il est très bien armé.

  3. Jules

    dit :

    Mallarmé t’es un bon

  4. Trouslard

    dit :

    Mallarmé, c’est tout de même du solide; j’aime beaucoup !

  5. Sylvain FOULQUIER

    dit :

    Mallarmé a essayé de construire une poésie abstraite qui est un peu à la littérature ce que les tableaux de Kandisky sont à la peinture ; c’est surtout dans le sonnet « Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx » et dans « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard » qu’il a poussé le plus loin ses recherches. Mais l’excès d’hermétisme (en poésie comme en philosophie) n’est parfois qu’une manière de masquer le manque d’inspiration et la poésie de Mallarmé semble mener à une impasse : la plupart des grands poètes du vingtième siècle ont beaucoup plus suivi la voie tracée par Nerval, Baudelaire et surtout Rimbaud que celle tracée par Mallarmé.

  6. Lisa

    dit :

    Assez bien quand même.

  7. D.W

    dit :

    c’est divin

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