Les chercheuses de poux

Arthur Rimbaud

Quand le front de l’enfant, plein de rouges tourmentes,
Implore l’essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.

Elles assoient l’enfant auprès d’une croisée
Grande ouverte où l’air bleu baigne un fouillis de fleurs
Et, dans ses lourds cheveux où tombe la rosée,
Promène leurs doigts fins, terribles et charmeurs.

Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés
Et qu’interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.

Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter, parmi ses grises indolences,
Sous leurs ongles royaux, la mort des petits poux.

Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupir d’harmonica qui pourrait délirer :
L’enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.

Arthur Rimbaud

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13 commentaires sur “Les chercheuses de poux”

  1. Les MATHS c’est mieux

    dit :

    Je n’aime pas Rimbaud. Je déteste le Français. Je haïs le bac de français.

  2. Dillon M.

    dit :

    Fiobob lisez le titre, vous êtes fou !

  3. Fiobob

    dit :

    Je pense plutôt à une évocation des premiers onanismes du pubère, subtilement, magnifiquement.

  4. Thierry

    dit :

    Je découvre ce poème, ayant cru ne pas aimer Rimbaud, par pure méconnaissance! Enfin, à l’aube du vieil âge, je découvre mon erreur… Il était l’heure, il me fallut en passer par Brassens et Villon pour enfin reconnaître ce poète immortel que je jugeait surfait! Une poésie révolutionnaire pour l’époque! Ai-je compris? 😉

  5. Queuniet Alain

    dit :

    Non ! Effectivement il n’y a rien d’incestueux, dans cette nostalgie de l’enfance, malgré son appréhension l’enfant se laisse épouiller, avec tous les sentiments et ressentiment que l’on peut appréhender dans ce genre de soins. Il est malgré docile car ses deux grandes sœurs vont mettre fin à ses souffrances. On sent la réelle ambiance de ce temps chaud et la réelle volonté des deux sœurs, à soulager l’enfant dans La lourdeur de cette matinée, une fulgurance de poésie et puis un final magnifique « L’enfant ressent sans cesse soudre et mourir une envie de pleurer » moi qui suis d’une fratrie de neuf enfants, j’ai connu ce genre de manipulation apaisante.

    Ce n’est pas parce que Rimbaud était homosexuel, qu’il faut y voir un transfert pédophile, ce qui résonne comme cela ne connaissent rien à la poésie ! Faut toujours différencier l’œuvre poétique, du personnage Arthur Rimbaud !

  6. Yannis

    dit :

    Un poème parlant d’un jeu de séduction, deux sœurs et leur frère à qui elles enlèvent les poux. Le frère exprime sont envie de « baisers » (ces sœurs) donc c’est de l’inceste et en plus de la pédophilie, bizarre ça ! Néanmoins, c’est un vrai chef d’œuvre.

  7. Newt

    dit :

    Je suis d’accord, ca entre archi pas dans le thème des animaux. Zoubi.

  8. Quentin

    dit :

    Bonjour, je dois faire une anthologie sur le thème des animaux. Ce poème me plait mais je pense qu’il ne rentre pas vraiment dans le thème des animaux. Etes-vous d’accord?

  9. Leo47000

    dit :

    J’aime bien, j’ai entièrement compris le poème, et désoler bianconi auréli mais on ne dit pas qu’on n’aime pas un poème parce qu’on n’a pas compris. J’adore ce poème.

  10. Maryse

    dit :

    Magnifique, j’adore!

  11. 4/7

    dit :

    J’vois pas ce qu’il y a de « dégueu » –‘ Le poème raconte l’histoire de deux femmes qui enlèvent les poux d’enfants ^^

  12. bianconi auréli (llilou manela)

    dit :

    Il est nul ce poème j’ai rien compris….

  13. jumping girl

    dit :

    c trop dégeu !

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