Au large

Jules Laforgue

Comme la nuit est lointainement pleine
De silencieuse infinité claire !
Pas le moindre écho des gens de la terre,
Sous la Lune méditerranéenne !

Voilà le Néant dans sa pâle gangue,
Voilà notre Hostie et sa Sainte-Table,
Le seul bras d’ami par l’Inconnaissable,
Le seul mot solvable en nos folles langues !

Au-delà des cris choisis des époques,
Au-delà des sens, des larmes, des vierges,
Voilà quel astre indiscutable émerge,
Voilà l’immortel et seul soliloque !

Et toi, là-bas, pot-au-feu, pauvre Terre !
Avec tes essais de mettre en rubriques
Tes reflets perdus du Grand Dynamique,
Tu fais un métier ah ! bien sédentaire !

Jules Laforgue, L’Imitation de N.D la Lune

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Un commentaire sur “Au large”

  1. Ahmet Öylek

    dit :

    je n’ai pas compris ce que signifie ici « Tes reflets du Grand Dynamique ». Si quelqu’un me renseigne sur ce sujet, je serais tres content.

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