Air de biniou

Jules Laforgue

Non, non, ma pauvre cornemuse,
Ta complainte est pas si oiseuse ;
Et Tout est bien une méprise,
Et l’on peut la trouver mauvaise ;

Et la Nature est une épouse
Qui nous carambole d’extases,
Et puis, nous occit, peu courtoise,
Dès qu’on se permet une pause.

Eh bien ! qu’elle en prenne à son aise,
Et que tout fonctionne à sa guise !
Nous, nous entretiendrons les Muses.
Les neuf immortelles Glaneuses !

(Oh ! pourrions-nous pas, par nos phrases,
Si bien lui retourner les choses,
Que cette marâtre jalouse
N’ait plus sur nos rentes de prise?)

Jules Laforgue

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2 commentaires sur “Air de biniou”

  1. Fiodor

    dit :

    C’est peut-être toute la beauté de la chose. Il appartient à chacun de composer sa propre interprétation, car la poésie n’est que suggestion ++

  2. Florie

    dit :

    Bonjour je voulais te dire que j’aime ton poème. Mais certaines phrases, je n’arrive toujours pas à les comprendre quand je les relis!

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